Le bureau de Ludmila a.k.a. Le retour de Ludmila

Il jeta un rapide coup d'oeil au katana qu'elle avait en main, son sourire perdit de son eclat, contrairement a ses yeux qui petillerent toujours d'autant de malice et d'amusement.

- Si vous n'avez point peur, pourquoi vous protegez-vous de cette arme?

Il la contourna et vint s'asseoir sur le bureau de Ludmila, tassant du plat de la main les papiers qui le genait pour le faire.
Alex la toisa dans les yeux et repliqua:

- Selon certaines politesses, il faut se presenter avant de parler affaire...

En veriter, il n'etait pas aussi homme a attribuer aux politesses tant d'importance, bien qu'il en usa de temps a autre, il voulait surtout savoir son nom.

Son regard se durcit encore.

-Je n'ai pas peur de vous... Je n'ai pas peur de la peur elle-même... Alors, je vois mal comment un voleur pourrait m'effrayer!

Elle le suivit du regard lorsqu'il se dirigea vers le bureau. Elle fit un petit sourire méprisant.

-Vous ignorez qui je suis? Ne me dîtes pas que vous ignorez même où vous vous trouvez?

Elle donna un léger coup de tête, faisant voler ses cheveux et se tint la tête haute.

-Je suis Ludmila! Et qui êtes-vous, voleur?

Le visage d'Alex ne changea pas, mais la colère de se faire traîter une fois de plus de voleur monta tant qu'il envoya choir au sol d'un mouvement sec les papiers qu'il avaient tassés quelques minutes plus tôt.

- Les apparences me montrent que je me trouves dans votre bureau! Je n'ai pas l'air d'un voleur et n'en suis pas un! Qu'est-ce que cet endroit a de si particulier? Pourquoi devrais-je vous connaitre? Vous n'êtes guère différente des autres!

Ses yeux brillaient, alors qu'il fouillait le regard de Ludmila afin de voir la porter de son mensonge. Cette femme était différente, il le sentait et, autant cela l'énervait, mais cette différence, ce défi, ce piquant, l'excitait.

Lui aussi aimait le danger, il sauta du bureau et avanca jusqu'à se ficher devant elle à quelques centimètres seulement de son visage.

- Je vous l'ai déjà dit, je suis simplement Alex. Je suis ici pour vous proposer un petit échange!

Les yeux de Ludmila s'illuminèrent.

-Un échange? Pourquoi croyez-vous que vous pourriez posséder quelque chose qui m'intéressait?

Elle devait avouer que cet homme la rendait curieuse. Il semblait si sûr de lui.

Le visage d'Alex qui était, en ce moment, rarement sérieux, se fendit d'un sourire gagnant.
Une lueur rouge illumina son regard pendant quelques secondes et il dût baisser les yeux pour la faire disparaitre, craignant effrayer et amener une nouvelle fois la mefiance de Ludmila sur lui.
À présent qu'il avait eut ce qu'il attendait: une frêle ouverture; il recula d'un pas afin de lui redonner de son espace vital.

- Beaucoup me demande la richesse, certain le pouvoir et rare sont ceux qui veulent la vie... Pour être franc, je peux vous donner tout ce que vous voulez! Toutefois, selon-moi, en tenant compte de vos récents évènements, je choiserai l'immortalité...

Il marcha a reculons jusqu'au bureau, se pencha pour prendre une feuille et s'étira pour extirper un stylo du porte-crayon. Puis, comme un simple serveur, il leva la tête vers elle, un sourire en coin et demanda:

- Ce sera quoi, miss?

Elle plissa les yeux.

-Donc, si j'ai bien compris, "simplement Alex", vous croyez que je vais marcher dans votre petite masquarade?

Elle s'avança vers lui.

-Si je veux quelque chose, je m'arrange pour l'obtenir.

Elle devait avouer qu'il avait piquer sa curiosité. S'il n'avait que proposer des choses simples, elle l'aurait envoyé balader. Mais il parlait d'immortalité. S'il pouvait vraiment lui donner, le prix à donner ne devait pas être minime.

Alex lui tourna brièvement le dos pour déposer le calpin et le stylo inutilisés. Il s'avança ensuite vers elle, fronçant légèrement les sourcils. Ses pouvoirs ne lui permettaient que de sentir les émotions négatives des autres et celles de la jeune femme avaient pratiquement toutes disparut.

Décidant de s'en réjouir, il s'approcha encore.

- Vous voulez une preuve?

Sourire en coin, il la dévisagea et lorsqu'elle eut fini de parler, il fit un dernier pas au devant d'elle. Son corps effleurant celui de la femme, mais il ne ressentait rien autre que la température perpétuellement glacée de son être.

- Vous avez faillit mourir... avec l'immortalité, se ne sera plus un problème! Par contre, j'avoue que vous disez vrai... pour une mortelle vous atteignez facilement vos noirs desseins et je ne serais point ici si vous ne les auriez pas accomplis!

Seulement pour l'énerver ou la provoquer afin qu'elle se serve de son arme, il pencha la tête et effleura les lèvres de Ludmila.

Elle résista à la tentation d'embrasser l'homme devant elle. Il l'intriguait, elle je pouvait le nier.

-Oui, je veux une preuve, dit-elle simplememt d'un ton menaçant, même si son corps, ni ses attitudes, ne se voulaient pas menaçant.

Il sourit en coin pour ne pas éclater de rire. Ne l'avait-il pas déjà fait en arrivant à l'improviste dans son bureau! Les humains voyait décidamment ce qu'ils voulaient voir et doutaient toujours de ce qui était évident!
Alex mordilla la lèvre inférieure de Ludmila, arrogant.

- Avec plaisir!!

En reculant d'un pas, il se dématarialisa, devenant l'ombre sous les pieds de la jeune femme. Il s'amusa à la voir le chercher et se dirigea vers un coin sombre ou il prit forme. Toutefois, au lieu de redevenir lui, il copia le corps de Ludmila à la perfection, seulement ses yeux rouges trahissaient la supercherie. Il s'avança vers elle, réplique complète et identique de la femme.
Alex ouvrit la bouche, sachant que ses pouvoirs ne s'étendaient pas suffisamment pour voler le timbre de voix de ceux qu'il choisissait de prendre l'apparence.

- Satisfaite? fit sa voix mâle et moqueuse.

Elle s'efforça de ne pas paraître surprise lorsqu'il se dématérialisa. Elle avait voulu le frapper pour l'avoir mordu aussi éffrontément la lèvre. Elle le chercha un moment, se doutant que l'homme devait s'amuser de la situation. Elle s'amuserait de la situation elle, pourquoi ne le ferait-il pas?

Elle se tourna vers la réplique d'elle-même qui s'avançait d'un coin.

-Je suis beaucoup plus jolie, dit-elle simplement d'un ton sec.

Elle se recula contre son bureau et s'assit sur celui-ci. Elle crois les jambes, faisant remonter un peu sa mini-jupe.

-Et quel est le prix à payer pour obtenir un tel... «don»?

Il lui offrit son sourire le plus baveux et claqua des doigts, il reprit sa forme habituelle et masculine.
Un grand sourire sur le visage, il la suivit à une distance raisonnable jusqu'au bureau. Bien qu'il n'en avait jamais vraiment profiter de son vivant, il restait un homme avec des désirs de chair. Or, même avec sa volonter glacée, il baissa le regard sur les jambes et les cuisses de la jeune femme que sa jupe ne cachait rien.
Calme, malgré une lueur différente au fond des yeux, il croisa les bras, la fixant presque sévèrement.

-Habituellement c'est à cette partie que je perds la majorité de mes clients....

Il lui sourit, la défiant et poursuivit:

- Peu de chose, d'après-moi... seulement votre âme.

Il attrapa un stylo sur le bureau afin de se rapprocher encore plus d'elle. Il joua toutefois avec, le faisant distraitement tourner, disparaître, réaparaître, tourner, et ainsi de suite.

Elle regarda l'homme... enfin la chose, car elle pouvait pas l'appeler un homme.

-Mon âme? J'ignorais même que j'en avais une!, dit-elle avec un léger sourire.

Elle aimait voir que ses jambes et ses cuisses attiraient un tant soit peu l' «homme». On ne perdait pas complètement notre humanité en devenant immortel. Pour le peu d'humanité qu'elle possédait, elle était prête à lui dire adieu si elle le devait.

Elle approcha un peu son visage de celui de son invité.

-Une question avant d'accepter... Je pourrais toujours... Éprouver des sensations de plaisirs lorsque je demanderais à des hommes de venir dans mon lit?

Il arqua les sourcils, mélangé entre l'étonnement et le triomphe.
Comme il l'avait dit, peu de personnes se rendaient de leur propre grée à cette partie de l'entretient. Malheureusement...

*Mon flair ne m'a pas trompé....*

Il la dévisagea, un sombre sourire en coin jusqu'à ce qu'elle s'étire davantage vers son visage qui était déjà tres près d'elle. Il aimait provoquer moqueusement les femmes, mais il n'aimait pas qu'elles le fassent avec lui comme proie. La question de Ludmila lui fit perdre sa consentration sur le crayon qui tomba par terre.
Toujours avec son sourire en quelque sorte neutre, il se recula, prit un autre crayon, une feuille et s'appuya à un coin du bureau pour écrire.

Il releva la tête vers elle, son air de parfait contrôle étant revenu.

- Je n'ai jamais eus de plaintes qui attesteraient le contraire. Mais puisque la privation est une doctrine du bien, je ne crois pas que l'abu et les plaisirs vous soient retirés.

Il nota les grandes lignes de leur échange sur la feuille qui lui servirait de contrat.

- D'autres questions? fit-il, s'efforçant de ne pas la regarder.