La chambre de Ludmila

Ludmila entra dans sa chambre. Elle se dirigea vers son grand miroir doré. Elle jeta un coup d'oeil dans la glace. Elle aurait un bleu, pas bien visible, mais assez pour la déranger dans son orgueil.

Elle devint subitement triste. Jamais aucun de ses Anges n'avait osé la toucher pendant les combats. Ils se battaient pour gagner, mais jamais avec autant de rage.

Il prit un petit pot de fond de teint et en appliqua sur sa joue, cachant à la perfection le bleu naissant.

Elle se demanda ensuite ce qu'elle ferait. Elle observa son grand lit à baldaquin, se rappelant qu'elle avait mal dormi la nuit dernière, mais elle décida de se dirigea vers le bureau installé dans un coin de la pièce. Elle sortit plusieurs dossiers. Tous des gens nuisibles pour elle. Tueurs, voleurs, politiciens, riches, créatures surnaturelles...

En feuilletant ses dossiers, elle tomba sur un qui l'intéressait au plus au point. Elle sourit sadiquement. Elle avait «promis» de ne pas s'attaquer aux proches d'Oliver, mais elle n'avait jamais promis que quelqu'un d'autre ne pourrait pas le faire.

Elle se leva de son bureau, satisfaite, et se dirigea vers la chambre d'Oliver.

Après être allée parler à Oliver, Ludmila retourna à sa chambre. Elle avisa le garde à sa porte qu'elle n'accepterait sous aucune condition ne relevant pas de vie ou de mort d'être dérangée. Elle ajouta cependant que si son précieux numéro XIII revenait, il devait venir la voir.

Elle ôta ses vêtements, s'installant complètement nue sous les draps de son grand lit. Elle savait que c'était stupide de sa part, mais elle se disait que la grande majorité de ses ennemis seraient destabilisés de la voir nue. Elle aurait donc un avantage de quelques secondes sur son adversaire.

Elle posa son katana près d'elle et s'endormit dès que sa tête se posa sur l'oreiller. Cela faisait plusieurs années qu'elle ne parvenait plus à s'endormir aussi rapidement. Le retour d'Oliver lui faisait des miracles semblait-it.

Ludmila ouvrit les yeux lorsqu'elle sentit une lumière dans la pièce. Elle releva la tête et aperçut Oliver dans l'embrasure de la porte. Elle fit un petit sourire et dit à Oliver d'entrer, de fermer la porte derrière lui et d'ouvrir la lumière.

Elle sortit de sous les draps, ne prenant pas la peine de se rhabiller. Elle se dirigea vers Oliver et réalisa qu'il était en mauvais état.

-Je dois prendre ça comme un échec?, demanda-t-elle durement.

Elle lui dit d'ôter ses vêtements et de s'installer sur une chaise près du lit.

Il la fixa, effrayé par elle et de la voir nu ... Il tourna la tête pour ne plus la voir et dit d'un ton qu'il voulait le plus aussuré qu'il le pouvait:

-...Je n'ai absolument pas envi de me déshabiller maintenant ...

Il ne savait pas ou elle voulait en venir, mais plus il pourrait retarder ce moment mieux c'était. Il tenta de revoir Liliane dans sa tête pour chasser Ludmila de son esprit.

Ludmila attrapa le visage d'Oliver entre ses mains pour le forcé à la regarder.

-J'ai dit: ôte tes vêtements! Je ne peux pas te soigner si tu ne le fais pas. Et je vais le faire, ne crois pas que tu vas t'en sortir aussi facilement.

Elle se dirigea vers la salle de bain adjacente à sa chambre pour y récupérer sa trousse de premiers soins. Elle en profita pour se regarder dans le miroir. Qui aurait cru qu'il avait plus de 30 ans. Elle mit une robe de chambre pour se cacher des courants d'air.

-Tu peux garder ton caleçon si tu le désires, mais je ne sais pas pourquoi tu es si pudique tout d'un coup. Je t'ai déjà vu nu... et sous toutes tes coutures...

Elle revint dans la chambre avec la trousse.

-Et toi aussi tu m'as déjà vu nu..., finit-elle sur un ton sensuel.

Il fut surprit de voir qu'elle voulait le soigner mais n'obéit tout de même pas. Il dit tout de même d'un ton sec:

-Je suis capable de me soigner moi même ... Et je n'ai certainement jamais autant détesté vous voir nu quand ce moment ...

Il était incapable de retenir sa colère. Lorsqu'il voyait Liliane dans sa tête, il repensait qu'un des anges avait tenté de la tuer et il sentait la colère monter. Et il était incapable de la retenir.

Il resta immobile serrant les poings telements forts que le peu d'ongle qu'il avait lui rentrait dans la paume le faisant saigner un peu.

-J'ai dit ASSIS!, hurla-t-elle.

Elle tira Oliver jusqu'à une chaise et le força à s'asseoir.

-Je ne mettrai pas cet échec sur ton dos, dit-elle d'un ton maternel. Tu n'étais simplement pas prêt.

Elle prit une paire de ciseaux et découpa le chandail d'Oliver. Elle observa les blessures un instant. Elle sortit sa bouteille de peroxyde. Il ne fallait pas que certaines de ces blessures s'infectent. Elle vida la contenu de la bouteille sur les diverses plaies. Elle entreprit ensuite de panser toutes les plaies une à une avec un soin et une attention déconcertante.

Il se laissa faire et détourna le regard frustré il dit d'un ton acusateur:

-Vous ne respectez pas ce que je vous ai demandez, alors moi je ne tuerai pas. Vous savez très bien que je me fiche de mourir.

À cet instant il fixa Ludmila et dit:

-Mais si l'un d'entre vous retouche à ceux que je protège, je mettrait tout en oeuvre pour vous tuer Ludmila, et même si je dois mourir.

Il avait dit ces derniers mots en la fixant, une lueure meutrière brillant dans ces yeux. Il aimerait tellement pouvoir la tuer, et cela paraissait dans son regard.

-Tu tueras si je te demande de le faire, dit-elle doucement.

Elle finit panser les blessures d'Oliver et referma sa trousse. Elle fit relever Oliver, mais au lieu de le laisser partir, elle le jeta sur le lit. Elle grimpa rapidement sur lui, l'immobilisant avec des mains.

-Je me suis ennuyée de toi, numéro XIII.

Elle lui lécha le torse, sachant pertinemment qu'il n'accepterait pas de l'embrasser.

-J'ignore qui a voulu attaquer les tiens. Soit certain que je vais rémédier à la situation. Pour le moment... Comme tu n'as pas remplie la tâche qui t'étais destiné, tu dois rester avec moi.

Elle fit un petit sourire carnassier.

-Sinon, tu mourras, et tous tes précieux amis aussi.

Elle baissa la tête pour murmurer à l'oreille d'Oliver.

-Je sais où est Katrina...

Il tomba lourdement sur le lit. Il vint pour la repousser mais se ravisa lorsqu'elle le menaça. Il fronça les sourcils et dit:

-C'est faux!!

Il mentit :

-...Je ne le sais même pas moi même!

Il attendit sa réponse, et la fixa. Il éprouvait toujours un dégout imense lorsqu'elle se collait contre lui. Surement que dans le passé il aurait apprécier cette attention mais maintenant il en était incapable, preuve qu'il avait changé.

Mais par contre il ne la laisserait pas le toucher ... Il gardait ses mains proches de son revolver ...

Ludmila rit doucement.

-Non, c'est vrai, je l'ignore. Comme j'ignorais qu'elle était partie. Merci pour le renseignement, je saurais en prendre soin.

Elle réalisa qu'Oliver portait toujours son arme.

-Oserais-tu vouloir me tuer ce soir... Oliver....

Ludmila ne prononcait jamais le nom de ces Anges. Lorsqu'elle le faisait, elle le faisait sur un ton comme si elle était en transe.

-Dis-toi que plus vite tu m'auras satisfaite, plus vite je te laisserais tranquille...

Il grogna, il c'était fait avoir. Mais il dit tout de même:

-Vous l'auriez su de toute façon, mais vous ne la trouverez jamais.

Il mit la main sur son arme mais ne la prit pas. Il dit:

-Je ne vous ferais pas l'amour. Et je ne me laisserais pas faire. Peut m'importe l'état ou je me trouve, ou ce que vous comptez faire au autres. Ça je suis incapable de l'accepter.

Si il ne tennait pas autant à Liliane il se serait surement laissé faire ... Mais maintenant, se résoudre à ça ... Il ne voulait pas, pourtant il savait qu'il ne pourrait pas l'en empècher, c'était comme tout à l'heure, il tentait de retarder le moment.

Ludmila soupira lourdement.

-J'en ai assez!

Elle frappa Oliver au visage pour le destabilisé. Elle lui prit l'arme des mains et la jeta au loin dans la pièce.

-Bon, voilà, c'est réglé maintenant.

Elle se pencha près du visage d'Oliver, jusqu'à ce qu'ils ne soient qu'à un ou deux centimètres.

-J'aime lorsque tu es plein de sang, dit-elle passionnée.

Il sentit la tête lui tourner lorsqu'elle le frappa au visage ... Il ne comptait plus les coups qu'il avait reçu là aujourd'hui. Il voyait enbrouillé mais il était toujours la. Il lacha un gémissement et dit:

-Moi aussi j'aimerais vous voir pleine de sang ... Mais ça ne m'exiterais pas par contre ...

Il l'avait dit sur un ton faible ... Il avait la bouche pateuse. Il commençait à voir plus clairement en clignant des yeux. Il tenta de bouger mais Ludmila le tenait fermement. Il pensa à quelque chose et dit:

-Comment comptez vous faire si je ne peux pas bouger? ...

Ludmila fronça les sourcils.

-Bien pensé... Mais je trouverais bien un moyen... Je pourrais t'attacher aux montants du lit et en profiter pleinement.

Elle sourit méchamment puis relâcha subitement Oliver.

-Ça ne m'amuse plus. Va-t-en!

Elle se leva pour aller ramasser l'arme d'Oliver. Elle ôta les munitions et lui rendit l'arme.

-Sache cependant que quelqu'un subira les conséquences de ton refus.

Elle regarda intensément Oliver dans les yeux.

-Sors maintenant, puisque c'est cela que tu désires tant...

Après le départ d'Oliver, Ludmila avait longuement hésité. Allait-elle le poursuivre, aller dans la chambre d'un autre de ses Anges... Elle décida finalement de retourner dormir.

Elle se réveilla tôt le lendemain matin. Elle prit une douche rapide et s'habilla. Elle s'installa à son bureau et se mit à analyser les divers dossiers de ces ennemis. Il y en avait de plus en plus.

-Entrez!, dit-elle, absorbée par sa lecture, en entendant frapper à sa porte.

Oliver entra dans la chambre. Il se retint de faire une de ses "amusantes" remarque et dit sérieusement:

-... J'avais quelques chose à vous demander ...

Il attendit qu'elle veuille lui répondre. Il devait être au moin poli ...

Ludmila leva les yeux vers Oliver en souriant. Elle ne voulait pas l'avouer et ne voulait pas que cela paraisse, mais elle était très heureuse de la voir.

-Oui, quelle est cette question?

Elle se tourna vers lui pour lui faire complètement face.

Il fronça les sourcils, se demandant comment il pourrait formuler sa question.Il dit finalement:

-Je veux savoir comment je dois faire pour m'émanciper ...


Il ne poursuivit pas immédiatement et dit:

-Je ne resterais pas éternellement ici. Je ferais ce qu'il faudras pour qu'ensuite l'ont me fiche la paix.

Il avait accentué le mot paix.

Ludmila fronça les sourcils.

-Tu n'as toujours pas compris, dit-elle en soupirant. Il n'y a pas fuite possible maintenant. Tu as fuis tes responsabilités une fois, plus maintenant.

Elle le regarda froidement puis se retourner vers ses dossiers.

-Tu peux aller te balader si tu veux. Je ne t'enfermerais quand même pas ici. Ne reviens pas trop tard. Je pourrais avoir du travail pour toi.

Elle avait prononcé la dernière phrase à mi-voix, perdu dans ses pensées et sa lecture.

Il la fixa d'un air meurtrié et dit d'une voix sec:

-Et je suis censé aller ou! J'ai envoyé Katrina se cacher ... Liliane ne veut plus me voir et si je l'approche il lui arriveras certainement quelque chose ... Et hier vous m'avez fait attaquer une autre personne auquel je tennais ... Alors je peux faire quoi a votre avis!

Il continua sur le même ton et s'approcha de Ludmila. Il mit ses main durement sur le bureau et dit:

-Je ne suis plus comme avant ... Je ne reviendras jamais votre ... Jouet!

Il avait craché ces derniers mots plus durement que les autres. Il se rendait compte maintenant que d'être ici, c'était de se jeter totalement dans la gueule du loup. Ludmila était folle!

-Dommage, dit Ludmila en ne levant pas les yeux de ses dossiers. Quelqu'un dans ton entourage en subira les conséquences, pendant que toi tu iras passer un séjour dans notre petite chambre de torture.

Elle fit un petit rictus méchant en disant les derniers mots.

-Évidemment, dit-elle en levant les yeux vers Oliver, si tu consents à me donner ce que je veux de toi..

Elle fit glisser son doigt sur la poitrine d'Oliver.

-... Peut-être pourrais-je t'offrir un peu plus de liberté... Et te libérer complètement un jour.

Elle fit un petit sourire, attendant la réponse d'Oliver.